Les huiles et graisses animales : leurs actions sur le corps

Dans un précédent article, nous avons vu la différence entre graisse végétale et graisse d'origine animale. Nous avons cherché à savoir quelles étaient les meilleures graisses pour les cuissons, à comprendre leurs intérêts diététiques et les pièges et dangers à éviter ainsi qu'à comprendre la différence entre les huiles de première pression et les huiles raffinées.

Dans ce nouvel article, nous étudierons l'intérêt nutritionnel et les actions de différentes huiles et graisses sans rentrer dans les détails du précédent. Je vous conseille donc de consulter le premier article au préalable pour mieux comprendre mes propos et choisir vos huiles et graisses animales selon vos besoins.

Huile de sésame noir

De saveur douce et fraiche, son tropisme se dirige vers le gros intestin. C'est-à-dire qu'elle oriente son mouvement et son travail sur cet organe. Cela ne veut pas pour autant dire qu'elle aura aucun effet sur les autres organes.

Intérêt nutritionnel

Comme toutes les huiles végétales, l'huile de sésame est constituée uniquement de lipide : elle comprend 96% d'acides gras, dont 16% d'acides gras saturés, 42% d'acides mono-insaturés et 44% constitués à 95% d'acide gras linoléiques. Pour rappel, nous avons vu dans le précédant article que c'est à partir à ces acides gras que le corps va pouvoir à la suite synthétiser les omégas 3 et les omégas 6 qui participent au bon fonctionnement du corps.

Cette grande proportion de lipides insaturés fait de l'huile de sésame une graisse relativement bonne car elle participe entre autres à la nutrition des cellules, à la régulation du taux de cholestérol, au développement du fœtus et permet l'agrégation des plaquettes sanguines. Elle entre dans la composition des liquides yé qui permettent de lubrifier le corps et qui circulent en profondeur, permettant ainsi de fluidifier le sang. Il est aussi intéressant de noter qu'elle contient un peu de vitamine E et K mais pas de cholestérols.

Action sur le corps

De manière général, comme toutes les huiles, et étant donné son tropisme vers le gros intestin, l'huile de sésame humidifie les intestins et débloque les selles, surtout en cas de sécheresse du gros intestin consécutive à un manque de sang, à la vieillesse, à la prise de trop d'épices ou de produits aromatiques qui assèchent les parties digestives... Elle est entre autres très efficace en cas de constipation par manque de lubrification de la muqueuse intestinale.

Elle a également des vertus cicatrisante et anti-inflammatoire. Elle éliminera ainsi les toxines et favorisera la régénération tissulaire. Enfin, l'huile de sésame de première pression à froid tend à diminuer le taux de cholestérol sanguin.

Précautions

A cause de sa nature lubrifiante, il est déconseillé de la consommer en cas de selles molles voire de diarrhée, mais également dans le cas où le système digestif est fatigué (vide de qi de la rate). On retrouvera alors des symptômes assez typiques parmi lesquels :

• manque d'appétit ;
• distension abdominale après les repas ;
• fatigue ;
• lassitude ;
• faiblesse des membres ;
• selles molles.

Il faut cependant faire attention. Il existe des allergies aux sésames provoquant divers maux parmi lesquelles l'urticaire, la laryngé, l'asthme, des œdèmes...

Actions

Les antioxydants contenus dans l'huile d'olive, associés à des nutriments essentiels, en font un complément alimentaire naturellement fortifiant qui aide à la protection contre les maladies. La peau bénéficie également de cet effet car les micro-organismes qui s'y déposent sont plus facilement repérés et détruits, ce qui permet au corps d'éviter les infections.

L'huile d'olive et ses défauts

Malgré ses qualités manifestes, l'huile d'olive n'est pas parfaite. Côté défauts, on pense à son faible taux d'oméga-3 mais aussi à sa composition trop riche en acides gras.

On sait aujourd'hui que l'acide alpha-linoléique (oméga 3) est consommé de manière insuffisante dans la population française. Or, l'huile d'olive n'en contient qu'une infime partie. Il est donc important de varier les huiles au quotidien.

Bien sûr, comme la plupart de nos huiles, l'huile d'olive va avoir un effet laxatif doux sur l'intestin grêle et le gros intestin. Elle va ainsi aider à débloquer les selles et à activer le tractus digestif. Elle contribue également à harmoniser le système digestif car de nature plutôt douce et neutre, elle le lubrifie de manière équilibrée.

Huile d'arachide

Nous parlerons ici de l'huile d'arachide de première pression à froid et non de l'huile d'arachide industrielle de pression à chaud. De nature douce et son tropisme se dirige vers le gros intestin, la rate et le poumon.

Intérêts nutritionnels

L'huile d'arachide est constituée principalement de lipides et ne contient ni lucides, ni protides. Les graisses contenues dans cette huile sont favorables à la santé. Elle comporte 20.8% d'acide gras saturés et 47.5 % de mono insaturés. Il faut noter également que 97 % de ces acides gras insaturés sont des acides oléiques. Enfin, elle comporte 31.7% d'acide gras poly-insaturés composés entièrement d'acides linoléiques qui sont à la base de la création des omégas 3. Elle ne contient pas de cholestérol et apporte en petite quantité de la vitamine E et de la vitamine K.

Actions

Une grande propriété de l'huile d'arachide est d'humidifier les intestins et de faire descendre les accumulations. Son côté humidifiant sera donc utile en cas de sécheresse du gros intestin entraînant des constipations par manque de lubrification de la muqueuse intestinale.

Son effet laxatif est également intéressant en cas d'accumulation dans les intestins d'ascaris (parasites intestinaux). Elle donnera ainsi la possibilité de purger doucement l'organisme.

A l'instar de l'huile d'olive, l'huile d'arachide harmonise l'estomac. Elle aura donc un effet antiacide et réglera les douleurs de l'estomac, en cas d'ulcère ou d'hyperactivité par exemple. La chaleur ou la stagnation de qi dans l'estomac peuvent provoquer des douleurs voire un ulcère digestif à la longue.

Pour avoir une vraie vertu thérapeutique sur la sphère digestive, il est conseiller de consommer entre 60 et 80 millilitres par jour.

Précautions

L'huile d'arachide doit être consommée avec modération en cas de diarrhée car son effet humidifiant et laxatif risque d'accentuer les effets.

Le saindoux

Les graisses animales, et donc le saindoux, ont l'avantage de bien supporter les longues cuissons et les températures élevées de la friture. En industrie agro-alimentaire, on l'utilise encore pour sa stabilité thermique en friture et pour ses qualités de plasticités pour les biscottes, le pain de mie ou les biscuits. Sur les étiquettes, la mention « graisse d'origine animal » correspond le plus souvent au saindoux. De saveur douce et fraiche, son tropisme se dirige vers le poumon et le gros intestin.

Intérêts nutritionnels

Le saindoux est constitué à 99% de lipides, dont 47% d'acides gras, 43% d'acides gras mono-insaturés et enfin 10% d'acides gras poly-insaturés. Il n'apporte pas de protides, pas de glucides, aucunes vitamines et aucuns minéraux et il contient une quantité moyenne de cholestérol.

Actions

La principale fonction des acides gras saturés est de stocker l'énergie apportée par les aliments dans l'organisme. Ils participent aussi à la construction de la membrane cellulaire et en assure la stabilité. En effet, si elle n'est pas stable, l'énergie sera mal stockée et délivrée de manière anarchique dans l'organisme.

La molécule de glucose (sucre sanguin) essentielle au bon fonctionnement du corps, se dissout dans l'eau et non dans le gras. Si les acides gras saturés ne constituaient pas la membrane des cellules pour empêcher le sucre de s'y introduire à volonté, nous aurions des taux de sucre dans le sang extrêmement élevés, provoquant hyperglycémie, diabète aiguë...

L'action principale du saindoux est d'humidifier la sécheresse en cas de toux chronique souvent du à une faiblesse du poumon ou encore en cas de sécheresse du gros intestin du à un manque de lubrification.

Le saindoux est aussi utilisé localement pour nourrir les peaux sèches car il a une bonne capacité générale à nourrir la peau.

Contre-indications

Très humidifiantes, les graisses animales sont contre-indiquées dans les cas suivants :

• en cas de vide du qi de la rate, autrement dit une faiblesse digestive avec des selles molles ou de la diarrhée ;
• en cas d'accumulation d'humidité et de mucosités créant des glaires, de l'asthme, des écoulements nasaux... ;
• en cas d'eczéma, de leucorrhées jaunâtres, de cystite ou de diarrhée aiguë qui sont dans la plupart des cas causées par l'accumulation de chaleur et d'humidité au niveau des intestins ;
• en cas d'obésité. Le surplus de graisse sature le système digestif et engendre un stockage trop important ;
• en cas de problème cardiaque ou veineux.

Le beurre

De saveur douce et neutre, son tropisme se dirige vers le gros intestin et l'estomac

Intérêts nutritionnels et actions

Le beurre est un corps gras qui contient 82 % d'acides gras, principalement des acides gras saturés (60%).

Les études ont révélé que la consommation de beurre serait davantage bénéfique pour la santé cardiovasculaire que la consommation de margarine hydrogénée. En effet, bien que remplacer le beurre par de la margarine non hydrogénée semble être avantageux à certains égards, des chercheurs affirment qu'il n'y aurait aucun avantage à le remplacer par une margarine hydrogénée. Finalement, des chercheurs ont observé que le beurre pouvait même contribuer à augmenter le cholestérol HDL (« bon cholestérol »).

Le gras du lait est particulier puisqu'il contient de l'acide butyrique, un acide gras saturé à chaîne courte qu'on ne retrouve dans aucun autre aliment commun. Cet acide gras aurait un potentiel protecteur contre certains cancers, particulièrement contre le cancer du côlon, puisque la majorité de l'acide butyrique retrouvé dans le corps proviendrait de la fermentation des fibres alimentaires dans le gros intestin. Cependant, l'acide butyrique ne demeure pas longtemps en circulation dans le sang.

Deux cuillérées à thé de beurre représentent une source substantielle de vitamine A. Cette dernière est l'une des vitamines les plus polyvalentes, jouant un rôle dans plusieurs fonctions de l'organisme. Entre autres, elle favorise la croissance des os et des dents, maintient la peau en santé et protège contre les infections. De plus, elle joue un rôle antioxydant et contribue à une bonne vision. Une petite portion permet donc d'apporter environ un tiers des besoins quotidiens en vitamine A.

Il délivre aussi de la vitamine E qui protège les cellules des méfaits des radicaux libres engendrés par le stress oxydatif. Enfin, il est une bonne source d'acide linoléique, un anti-inflammatoire qui maintient la souplesse des artères. Le beurre contient aussi de la vitamine D qui favorise l'assimilation et la fixation du calcium sur les os.

Consommé en petite quantité, le beurre va harmoniser le système digestif et apporter une bonne lubrification au tractus intestinal en cas de sécheresse de l'estomac qui pouvant provoquer des soifs intenses et des brûlures d'estomac. Il peut également être intéressant pour protéger celui dernier et humidifier le système digestif.

Il faudra néanmoins faire attention à limiter son utilisation lors de fritures ou de grillades et surtout l'utilisation du micro-onde. En effet, le beurre supporte mal la forte température de cuisson. Il faut donc privilégier une consommation crue, fondu sur les aliments ou dans des préparations (pâtisserie).

Contre-indications

Très humidifiant, le beurre à un peu près les mêmes contre-indications que les graisses animales. Il est donc à limiter voir à éviter dans les situations suivantes :

• vide du qi de la rate autrement dit une faiblesse digestive, avec des selles molles ou de la diarrhée ;
• en cas d'accumulation d'humidité et de mucosité créant des glaires, de l'asthme, des écoulements nasaux... ;
• en cas d'eczéma de leucorrhée jaunâtre, de cystite ou de diarrhée aiguë qui sont dans la plupart des cas causé par l'accumulation de chaleur et d'humidité au niveau des intestins ;
• en cas d'obésité, le surplus de graisse sature le système digestif et engendre un stockage trop important.