Le poulet
Dans cet article, nous allons nous pencher sur l'analyse nutritionnelle et les fonctions de la viande de poulet, une viande intéressante pour le corps car tonifiante et stimulante.
Chaque aliment a une analyse nutritionnelle qui lui est propre et qui explique en partie ses actions sur le corps. Cependant, il faut garder à l'esprit qu'au-delà de cette analyse nutritionnelle, sur le « papier », chaque aliment possède une nature, une saveur, un tropisme et une action particulière sur le corps. Chaque Aliment, qu'il soit végétal, animal ou minéral a ses propres fonctions et a un intérêt pour le corps.
Un Rapport d'analyse nutritionnelle des Producteurs de poulet du Canada met en évidence la différence entre un poulet d'origine biologique et un poulet dit « normal ». La teneur en matières grasses est la principale différence observée lorsque l'on compare les coupes de poulet ordinaire et biologique avec la peau. Le poulet ordinaire contient plus de matières grasses que le poulet biologique. Cependant, lorsqu'on enlève la peau, la teneur en matières grasses de la viande uniquement est semblable pour les deux poulets.
Les différences résident essentiellement dans la présence d'éléments négatifs pour le corps : antibiotiques, perturbateurs hormonaux, produits chimiques, etc. Selon le mode d'élevage pratiqué et le mal-être animal, en plus d'être irrespectueux et immoral, influencent grandement sa chair en diminuant ses propriétés, notamment les propriétés curatives.
Avant de rentrer dans le vif du sujet, je tiens à poser les bases du raisonnement qui servira d'axe à cet article.
Les matières animales sont nécessaires à l'équilibre du régime alimentaire, car le corps en a besoin. Il est possible de s'en passer, certes, mais il faut maîtriser ses apports nutritifs et ses connaissances pour maintenir l'équilibre alimentaire et absorber tous les éléments nécessaires au bon fonctionnement du corps et ainsi entretenir sa santé sur le long terme. Même dans ces conditions, il y a de nombreux pièges qui ne peuvent pas tout le temps être évités.
Pour autant, l'apport animalier se doit d'être respectueux et raisonnable. Chacun d'entre nous doit garder à l'esprit qu'il faut manger de la matière animale pour sa santé, mais que cela n'empêche pas de remercier l'animal, lui offrant notre respect dans notre vie en prenant soin de soi et des autres grâce à l'énergie qu'il nous offre.
Il faut donc savoir qu'il existe plusieurs types d'élevage.
Les différents types d'élevage
Le Poulet de batterie aux antibiotiques
Il est nécessaire de s'inquiéter de la présence d'hormones de croissance dans la chair des poulets quand ils sont produits en batterie. Le recours aux antibiotiques comme facteurs de croissance entraîne certains problèmes, notamment celui de faire augmenter le risque, pour les humains, d'être infecté par les bactéries qui sont devenues résistantes à ces médicaments.
Les « poulet grain ou poulet végétal »
Il s'agit ici de poulets qui ont été nourris, exactement comme le poulet ordinaire, d'une moulée comprenant entre 10% à 20% de farines ou graisses animales. Il faut savoir que l'alimentation d'une poule ou d'un poulet contient naturellement des matières animales comme le lombric, mais le problème réside dans les quantités qui leur sont données et qui ne sont pas les bonnes.
Poulet biologique ou labellisé (label rouge, label bien-être animal...)
Des normes très strictes régissent l'élevage de ces poules et poulets. Tout d'abord, elles assurent au consommateur l'accès à un produit sain, dénué de résidus de produits chimiques, sans hormones, sans dioxine, sans antibiotiques outranciers et avec un minimum de pesticides.
Ensuite, ces normes permettent de protéger les animaux et de leur assurer des conditions de vie sans stress en leur offrant un accès à beaucoup plus d'espace, à l'air frais et la possibilité de se mouvoir à volonté. Des activités telles que picorer, gratter le sol à la recherche d'insectes ou de ver, se lisser les plumes, courir, leur redeviennent possibles, leur assurant un meilleur équilibre et donc, et c'est le sujet de cet article, une meilleure viande pour le corps avec de réels intérêts nutritionnels.
Ces normes s'ajoutent aux règles d'hygiène, de sécurité et de salubrité qui existent déjà dans les élevages de poulets contrôlés. Ce mode d'élevage offre plus de bien être à l'animal, une chaire plus goûteuse et des propriétés curatives bien plus intéressantes.
Si cette viande est plus chère que les précédentes, sa qualité, son goût et les valeurs qu'elle représente nous permettent d'en consommer moins, mais avec de meilleurs résultats.
Analyse nutritionnelle
L'analyse nutritionnelle du poulet diffère en fonction de la partie du poulet que l'on étudie et en fonction de son mode d'élevage. Nous analyserons ici des poulets biologiques ou labellisés, car c'est la seule viande qui possède un intérêt pour la santé, en considérant les parties suivantes : la cuisse et le haut de cuisse du poulet après cuisson.
L'espèce considérée comme la plus précieuse dans sa propriété diététique est le poulet aux os noir WU GU JI, appelé parfois le phénix blanc, littéralement bai feng, que l'on trouve en France sous le nom de poulet-soie, dû à la douceur de son plumage.
Il faut cependant faire attention aux idées reçues sur le poulet comme étant une viande maigre. Il contient en effet une moyenne de 19% de lipides, au maximum et selon les parties et la cuisson, et 18.6% du VNR d'acide gras saturés, pouvant monter à 32% sur certaines parties. Par conséquent, le poulet peut être plus gras que certains morceaux de bœuf, de veau ou de porc.
Le point positif, c'est qu'il y a 25% d'acides gras polyinsaturés dans sa composition générale et 43% de mono-insaturés, ce qui rend les graisses non-saturées majoritaires dans la composition du poulet.
Ensuite, la viande de poulet a un intérêt dans l'apport de niacine, autrement appelée la vitamine B3, avec environ 39% du VNR. On retrouve aussi, en quantité plus réduite, de la vitamine A, avec 5% du VNR, 2.25% de vitamine E, 6% de B6, 15% de B2, 19% de B5, 23% de B6, 3.5% de B9 et 12% de B12. Le poulet est donc une viande intéressante dans l'apport des vitamines de groupe B.
Sur le plan des minéraux, ce n'est pas la viande la plus généreuse. On retrouve ainsi 1.5% du VNR en calcium, 9.5% du VNR en fer, 6% en magnésium et 11% en potassium. Les niveaux de phosphore et de zinc sont un peu plus élevés, avec respectivement 25% et 26%.
Les protéines d'origine animale, comme celles de la viande, des œufs, des produits laitiers ou du poisson, ont des caractéristiques voisines : elles sont très digestibles, ont des teneurs élevées en acides aminés indispensables, avec un profil assez voisin de celui des besoins de l'Homme. Il faut noter que les protéines d'origine animale ont une valeur biologique plus élevée que celle d'origine végétale.
Les protéines végétales, qui constituent l'autre source majeure de protéines alimentaires, proviennent pour l'essentiel des céréales (blé, riz, maïs) et des légumes secs (pois, haricots, soja, lentilles, fèves et pois chiches). Leur digestibilité est en moyenne inférieure aux protéines d'origine animale. De plus, les protéines d'origine végétale ne sont pas parfaitement équilibrées au regard des besoins de notre organisme (la méthionine est l'acide aminé limitant des légumineuses alors que la lysine est l'acide aminé limitant des céréales). Il est donc nécessaire d'associer différentes sources végétales pour obtenir une valeur biologique supérieure et ainsi s'approcher des apports que nous amène une alimentation d'origine animale.
Donc, dans la nature, l'assimilation d'un aliment dépend grandement de sa valeur biologique et du facteur limitant. Il faut savoir que les aliments d'origine animale auront toujours un facteur limitant plus élevé que les aliments d'origine végétale. Autrement dit, la récupération des bienfaits (nutriments, vitamines, protéines, etc.) d'un aliment animal est toujours supérieure. Il est donc important de noter que les apports en aliments d'origine animale se doivent d'être équilibrés pour que ce processus d'assimilation se fasse au mieux.
Ainsi, même en quantité inférieure, la récupération des nutriments, de fer héminique et de protéines animales entre autres, sera toujours supérieure à celle obtenue avec des aliments végétaux. C'est un fait scientifique.
Actions thérapeutiques
La viande de poulet est de saveur douce et de nature plutôt tiède. Elle a un tropisme particulier pour le système digestif et notamment pour la rate et l'estomac. L'association de sa saveur, de sa nature et de son tropisme en fait un aliment très important qui va tonifier le système digestif et le corps. En effet, la viande de poulet est un tonique digestif qui permet de consolider les apports et de tonifier le corps dans sa globalité. Par extension sa capacité à tonifier le système digestif lui permet de tonifier l'énergie et le sang du corps. Il sera donc d'autant plus conseillé en cas de :
- faiblesse du post-partum ;
- faiblesse des personnes âgée ;
- faiblesse post-convalescence ;
- hypogalactie ;
- vertiges par faiblesse ;
- palpitations cardiaques consécutives à une faiblesse du corps.
L'aspect tonifiant de la viande du poulet à une action assez large sur le corps et permet d'aider l'ensemble de l'organisme. En effet, elle aide à relancer le système digestif et à le tonifier et lui permet d'assurer une meilleure récupération des nutriments, des liquides... permettant ainsi de tonifier le cœur, le foie, les reins et les poumons. C'est la raison pour laquelle l'on dit souvent que la viande de poulet nourrit les cinq organes.
Il est intéressant de savoir que dans la Médecine Traditionnelle Chinoise, une distinction est faite entre le poulet et la poule. Le poulet est plus échauffant et tonifiant. Il sera donc déconseillé en cas de maladie dermatologique comme le prurit, l'urticaire, l'eczéma et les furoncles, mais recommandé chez les personnes faibles et frileuses, en manque d'énergie ou de puissance musculaire avec les mains froides...
Bien que le poulet ait une petite action de tonification du rein dans ses fonctions de drainage et de séparation des liquides, c'est le poulet-soie, ou phénix blanc vue précédemment, qui à une action plus significative dans ce domaine. En effet, de nature douce et de saveur neutre, ce poulet particulier gagne un tropisme au rein à la vessie et au foie en plus d'aller à la rate. Il sera donc particulièrement intéressant en cas de troubles urinaires ou de mictions fréquentes.
Il a une action de tonification plus forte que le poulet traditionnel et son tropisme et sa composition lui offrent une action plus intéressante sur les reins et sur le système hormonal, en partant bien évidemment de la base qu'il n'y est pas de modification génétique sur celui-ci et qu'il soit élevé dans les bonnes conditions et sans stress.
Il tonifie ainsi fortement le corps, le sang et les liquides du corps. Sa capacité à réguler l'équilibre hormonal et à tonifier les reins lui permet d'avoir une action sur :
- les spermatorrhées ;
- les mictions fréquentes ;
- les douleurs des lombes ;
- la faiblesse des jambes, surtout chez les personnes âgées ;
- les bouffées de chaleur ;
- les transpirations nocturnes ;
- les fièvres hectiques ;
Précautions
Comme tout aliment, le poulet ne doit pas être surconsommé. Sa nature tiède contre-indique son utilisation :
- dans les cas d'hypertension, de migraine ou d'inflammations oculaire dû à une hyperactivité du foie qui se manifeste par des sensations de chaleur au niveau de la tête, des yeux rouges, des migraines temporales d'un côté ou des deux côtés ;
- dans les cas d'aphte ou de glossite résultantes de toxines accumulées au niveau du visage ou des yeux avec des accumulations de graisses dans les canaux lacrymaux, entre autres dans le cas des glossites ;
- dans le cas de furoncle, anthrax, ou dermatose. la nature tonifiante et tiédissante du poulet peut augmenter ou, au minimum, maintenir les pathologies en place ;
- dans les cas de constipation avec selles sèches et dures par asséchement des liquides qui provoque de la chaleur dans le gros intestin par manque de lubrification. La poule est alors plus conseillée que le poulet qui est trop tiédissant. En cas de cholesistite et de calcul biliaire, la consommation de poulet peut favoriser les crises en forçant la vésicule biliaire à évacuer plus de bile pour l'assimilation et en tiédissant le système corporel ce qui dynamise trop la fonctionnalité biliaire ;
- chez les personnes souffrant d'athérosclérose, d'hypercholestérolémie ou de maladie cardiovasculaire. La viande blanche n'est pas si maigre que ça, surtout avec la peau. Il vaut mieux alterner avec du poisson ;
- chez les personnes allergiques à l'œuf de poule qui peuvent parfois créer une allergie croisée et déclenchée de l'asthme, de l'eczéma ou encore une rhinopharyngite chronique.
Le mot de la fin
La viande de poulet est intéressante pour le corps car c'est une viande tonifiante et stimulante mais, comme à chaque fois, il ne faut pas en abuser. Ses apports trop répétés peuvent créer des terrains d'accumulation et de blocage, la modération étant toujours de mise, même avec le poulet.
Enfin, pour le respect des bêtes et de l'alimentation, il est important de manger du poulet d'origine contrôlée où le bien-être animal, avant la qualité de la viande, est la chose la plus importante.