La fraise

01/06/2024

La fraise est appréciée depuis longtemps en Europe, en Asie et en Amérique et déjà à l'époque des Romains, elle était consommée pour ses vertus.

Le nom commun du fraisier est une déformation de son découvreur, alors que son nom latin, fragaria, signifie « parfum », en l'honneur de son agréable senteur.

La fraise que nous consommons en magasin aujourd'hui n'est pas la descendante de la fraise des bois européenne mais plutôt des plants de fraisiers d'Amérique ramenés en 1714 par Amédée François Frezier, cartographe du génie maritime, lors de son voyage en Amérique du sud.

Dans les faits, nous consommons la fleur et le fruit de la fraise. En effet, la partie rouge et charnue de la fraise n'est pas un fruit mais le réceptacle hypertrophié de la fleur qui prend une consistance charnue.

Ce sont les petits grains (ou akènes) disséminés sur celui-ci qui sont les vrais fruits du fraisier. C'est la présence d'anthocyanes qui donne à la fraise sa belle couleur rouge vif.

Analyse nutritionnelle

Il existe aujourd'hui plus de 600 variétés de fraises et leur composition diffère peu dans l'ensemble. Nous réaliserons ainsi l'analyse de la fraise crue.

Zoom sur les macronutriments

Comme la majorité des fruits frais, la fraise est très riche en eau avec 90.3%. L'énergie de la fraise lui provient majoritairement de ses glucides, à hauteur de 6,03g pour 100g, soit 6.22% du VNR. Cette quantité se situe bien en-dessous de la teneur moyenne présente dans les fruits frais qui s'élève à 11,31g pour 100g environ. Par conséquent, c'est un fruit peu sucré qui peut être utilisé plus facilement par les personnes qui contrôle leurs sucres ou les personnes diabétiques.

Ses glucides sont essentiellement du fructose (3,30g pour 100g) et du glucose (2,30g pour 100g) et elle contient peu de saccharose.

Ses fibres sont assez abondantes et constituées majoritairement de fibres solubles, des pectines, douces pour les intestins délicats et qui favorisent le transit intestinal. Elle renferme 3.80g de fibre pour 100g, ce qu'il la place au-dessus de la teneur moyenne présente dans les fruits frais (2,77g pour 100g).

De manière générale, l'apport de protéine de la fraise est négligeable (0,63g pour 100g), on utilisera alors plus la fraise pour aider à hydrater les muscles que pour leurs consolidations et leurs réparations.

La fraise ne contient quasiment pas de matières grasses car elle en renferme moins de 0,5g pour 100g.

Toutes ces constantes font de la fraise un aliment hypocalorique. Bien évidemment, nous parlons ici de la fraise sans la chantilly ou la crème fraîche !

Zoom sur les minéraux et oligo-éléments

La fraise n'offre pas une grande densité nutritionnelle au niveau des minéraux et des oligoéléments, mais elle offre un large panel : potassium, fer, soufre, chlore, cuivre, zinc, bore, manganèse, fluor, molybdène, sélénium, calcium, magnésium, cobalt… Elle contient une quantité notable de manganèse équivalente à 13% de ses VNR, soit 0,26mg pour 100g. Les autres minéraux et oligo-éléments sont présents en quantité représentant moins de 8% des VNR.

Zoom sur les polyphénols

La fraise présente une quantité notable de polyphénols constitués à 95% de flavonoïdes. Pour rappel, les polyphénols sont des substances à effet antioxydant qui diminuent la dégénérescence cellulaire. Les polyphénols les plus présents dans la fraise sont les anthocyanes (50% des polyphénols totaux), suivis de près par les flavanols (37% des polyphénols totaux).

Zoom sur les vitamines

La fraise est essentiellement riche en vitamine C car elle apporte l'équivalent de 67,50% des VNR en vitamine C, soit 54mg pour 100g. Elle dépasse donc les apports de l'orange avec 59,38% du VNR, de la clémentine avec 61,50% des VNR ou encore du pomelo avec 53%. Sa saveur moins acide en fait un excellent candidat pour remplacer le traditionnel jus d'orange du matin, trop agressif pour l'estomac !

Elle est également riche en vitamine B9 car elle apporte l'équivalent de 49,45 % des VNR, soit 98,90µg pour 100g. D'après les données de la table Ciqual 2020, la fraise est le fruit qui contient le plus de vitamine B9 après le fruit de la passion. Les autres vitamines sont présentes en quantité représentant moins de 3% des VNR, en revanche le panel est très large : BI, B2, B3, B5, B6, B8, B9. Elle contient très peu de vitamine K, E, A et D et bien évidemment pas du tout de B12.

Les fonctions et indications de la fraise

La fraise est de saveur douce et acide et de nature plutôt fraîche. Elle est donc naturellement indiquée pour créer des liquides organiques pour le corps et pour faciliter leur drainage. Son tropisme d'action est plutôt large puisqu'elle va agir sur la rate, le pancréas, l'estomac mais également sur la vessie et le poumon.

Régénère les liquides du corps

Comme nous l'avons vue précédemment, la fraise favorise la création des liquides dans le corps ce qui en fait un excellent produit pour se réhydrater et se désaltérer en cas de forte chaleur.

Effet laxatif

Sa capacité à créer des liquides lui confère un effet légèrement laxatif puisqu'elle va régénérer les liquides au niveau du gros intestin. Elle est donc intéressante en cas de constipation avec selles sèches notamment dues au manque de lubrification intestinale.

Les akènes (les petits grains jaunes) portés par les fraises jouent un rôle bénéfique car ils ne seront pas détruits pendant la digestion et provoquerons des petites contractions des parois intestinales ce qui va potentialiser l'effet d'évacuation des selles.

Vermifuge

Si on pousse son action laxative au paroxysme, la fraise peut servir de vermifuge.

Pour vous débarrasser des oxyures, vous pouvez manger 500g de fraises le matin à jeun, puis ne plus rien manger jusqu'au soir afin de laisser le temps aux intestins de se purger. On peut augmenter l'action en ajoutant de l'ail.

Calme les hémorroïdes

En cas de constipation qui déclenche des crises d'hémorroïde, la fraise est également intéressante. Elle va réduire la dureté des selles et lubrifier les veinules et le tractus intestinal afin de faciliter l'exonération sans (trop) de douleur.

Diurétique

Son action sur les liquides se prolonge sur la vessie car elle a un effet légèrement diurétique qui peut être une aide intéressante en cas d'oligurie, de difficulté à uriner, d'urines troubles… Les feuilles et racines sont de puissants décongestionnants et diurétiques (dans les cas dedysurie, lithiase rénale).

Crise de goutte et marqueurs inflammatoires

On peut se servir de l'action diurétique de la fraise pour avoir un rôle épuratif sur l'organisme.

Une consommation de minimum 100g de fraises écrasées par jours dans de l'eau chaude (100ml) avec un peu de sucre cristallisé pendant 10 jours favorise l'élimination de l'acide urique responsable en partie des douleurs de la crise de goutte.

Elle favorise également le drainage de différents marqueurs inflammatoires qui participent aux douleurs articulaires (arthrite, rhumatisme…)

La pectine des fraises, comme dans les pommes, a des propriétés entérosorbantes, c'est-à-dire qu'elle peut absorber certains métaux lourds et radionucléides lors de son passage dans le tube digestif ce qui va participer à son drainage.

Protège le cœur

La fraise protège le cœur durant les saisons chaudes car sa forte teneur hydrique lui permet de créer suffisamment de liquide afin d'assurer un mécanisme de sudation normal par le corps. Ce mécanisme de sudation est nécessaire pour protéger le cœur, de la même manière que le liquide de refroidissement refroidit le moteur d'une voiture. La sudation va éviter l'augmentation de la température du corps et notamment du cœur et du cerveau afin de les protéger.

De plus, sa teneur importante en folate ou vitamine B9 participe au métabolisme normal de l'homocystéine qui, depuis plus de 30 ans, est considérée comme une cause d'athérosclérose. Il est désormais démontré qu'il existe une relation indiscutable entre hyperhomocystéinémie et infarctus du myocarde, accident vasculaire cérébral, démence ou maladie thromboembolique veineuse.

La présence de B9 à haute dose couplé à l'effet diurétique de la fraise, qui permet de drainer les déchets métaboliques, contribue notamment à la réduction des taux plasmatiques d'homocystéine.

En outre, l'apport hydrique de la fraise, couplé à son mécanisme de drainage, permet d'obtenir un bon équilibre entre évacuation et hydratation des vaisseaux et des déchets métabolique, sodium… ce qui contribue à améliorer la tension.

Enfin son apport en manganèse participe également à l'équilibrage du cholestérol qui limite ainsi encore plus le développement d'arthérosclérose.

Inflammation commune du système respiratoire

Sa nature fraîche, combinée aux saveurs acide et douce de la fraise, lui confère de très bonnes propriétés pour régénérer les liquides comme nous l'avons vu précédemment.

La régénération des liquides va permettre une bonne lubrification des poumons et limiter les inflammations de celui-ci. Les liquides vont également participer à l'hydratation des organes respiratoires au sens large : nez, gorge, bouche, bronche… Les fraises sont donc très indiquées en cas de toux sèche et seront émollientes en cas de mucosités difficiles à expectorer.

L'hydratation offerte par la fraise, combinée à son action antioxydante offerte par les polyphénols, lui donne la capacité de limiter le risque du cancer de la bouche, du nez, de la gorge ou des poumons mais également de la partie colorectale.

Précautions

Système digestif fatigué

La fraise reste un produit frais et plutôt très hydratant. Dans les cas de faiblesse du système digestif avec hypoactivité de celui-ci, il est préférable de ne pas trop en consommé car elle risquerait de ralentir son fonctionnement et de le saturé de trop de liquides qu'il n'a pas la capacité de complètement redistribuer.

Allergies

L'allergie à la fraise peut déclencher des boutons, de l'urticaire ou d'autres réactions cutanées ou respiratoire. Cette réaction provient essentiellement de la libération d'histamine dans l'organisme, substances responsables de manifestation allergique.

De la même manière, l'excès de libération d'histamine va accroître la réponse allergique aux pollens… mieux vaut donc contrôler sont apport en période de fort rhum des foins. Pour plus de précision : https://florian-poupon-therapeute-en-medecine-traditionnelle-chinoise.webnode.fr/l/les-allergies-saisonnieres/

La seule solution consiste dans un premier temps malheureusement à ne plus consommer de fraise.

Problème de digestion

Les akènes (les petits grains jaunes) sont riches en lignine, une fibre qui peut être un peu irritante sur les intestins les plus sensibles. Dans ces conditions, on privilégie l'apport de fraise en coulis, en jus, en compote en filtrant les grains.

Le reste de la fraise est composé essentiellement de fibres solubles, des pectines, qui sont facilement digestes pour les intestins et ne posent pas beaucoup de problème.