L’oignon

20/11/2023

Un aliment roi dans notre alimentation pour notre santé

Dans la pharmacie de la nature, l'oignon tient une place de choix. On peut le consommer cru, cuit ou en soupe et il possède de nombreuses vertus pour le corps.

Depuis 5 000 ans, l'oignon est cultivé partout dans le monde. On le trouve toute l'année et on s'en sert très souvent en cuisine. Nous allons donc étudier dans cet article ses vertus pour le corps. Sa cousine l'échalote est dotée de propriétés assez similaires et on peut souvent les interchanger, qu'il s'agisse de recette culinaire ou de remèdes de santé, bien que l'oignon soit plus doux et plus sucré et donc plus tonifiant.

L'oignon appartient à la famille des légumes alliacés (ail, oignon, ciboulette, asperge, poireau) qui se distinguent par leur richesse en composés sulfurés (alliciline, sulfures d'allyle). Ceux-ci sont responsables des caractéristiques gustatives et contribuent à leurs activités antioxydantes et antimicrobiennes.

Il existe de nombreuses variétés d'oignon : roses, rouges, blancs, les oignons jaunes Stuttgarter Riesen, Alsa Craig, le jaune paille des vertus ou encore l'oignon doux des Cévenne, le Doré de Parme ou Rosé de Roscoff…La différence entre ces variétés est la taille du bulbe et leur saveur qui peut-être plus ou moins douce ou sucrée. Leurs vertus générales restent assez proches les unes des autres. Il est à noter toutefois que l'oignon jaune contient 11 fois plus de flavonoïdes (dont la quercétine), polyphénols aux propriétés antioxydantes.

Cru ou cuit, l'oignon est un légume facile à inclure dans le cadre d'une alimentation équilibrée. On peut commencer à le consommer très tôt dans notre vie étant donné que les enfants, à partir de 6 mois, peuvent commencer à l'inclure dans leur alimentation.

Analyse nutritionnelle

Nous allons ici nous baser sur l'étude de l'oignon jaune.

L'oignon à une grande composante hydrique. En effet, il est composé à 85%, voire 90%, d'eau. Il est, de manière générale, assez pauvre en protide, les protéines représentent par exemple seulement 1.19mg pour 100g, soit 2.38 du VNR (Valeur nutritionnel de référence). Il est également pauvre en lipide avec moins de 0,5g pour 100g, on peut donc dire qu'il ne contient quasiment pas de matière grasse.

Il comporte une part un peu plus grande de glucide avec 6,39g pour 100g, seulement 2% du VNR, et contient très peu de sucre avec mois de 0.5g pour 100g.

Les sucres compris dans l'oignon sont essentiellement du fructosane, adapté à la consommation pour les diabétiques. Il est d'autant plus pertinent qu'il a des vertus hypoglycémiantes comme nous le verrons plus tard.

L'oignon contient une bonne variété de vitamines mais pas nécessairement en grandes quantités :

  • Vitamine E : 0.08mg soit 0.6% du VNR ;
  • Vitamine K : 0.8 µg soit 1% du VNR ;
  • Vitamine B1 : 0.026mg soit 2.3% du VNR ;
  • Vitamine B2 : 0.01mg soit 0.7% du VNR ;
  • Vitamine B3 : 0.13mg soit 0.8% du VNR ;
  • Vitamine B5 : 0.14mg soit 2.3% du VNR ;
  • Vitamine B6 : 0.064mg soit 4.5% du VNR ;
  • Vitamine B9 : 13mg soit 4.5% du VNR ;
  • Vitamine C : 2.08mg soit 2.6% du VNR.

Il contient également un peu de provitamine A, surtout dans les oignons rouges, rose et violet.

  • Provitamine A Bêta-carotène : <5 µg soit 0.6% du VNR.

L'intérêt de l'oignon est dans sa richesse en oligo-éléments. Il contient entre autre beaucoup de souffre, avec 50mg pour 100g. Ce sont d'ailleurs ces composés soufrés qui procurent à l'oignon son odeur. Ils sont principalement concentrés en son cœur. Lors de la découpe, ces composés, sous l'impact d'une enzyme, l'alliinase, libèrent un gaz volatil qui, au contact du liquide lacrymal, donnent de l'acide sulfurique. Pour éviter de pleurer, coupez votre oignon près d'un verre d'eau pour que les composer se fixent sur l'eau du verre plutôt que sur vos yeux.

C'est le souffre présent dans l'oignon qui a tendance à le rendre parfois un peu moins digeste pour les intestins à l'inverse de ses vertus sur le corps qui sont plutôt tonifiantes du système digestif. Lorsqu'il est cuit, il est en général très bien supporté.

Parmi les autres oligo-éléments, on retrouve une bonne quantité de potassium, avec 150mg pour 100g soit 7.50% du VNR.

Les autres oligo-éléments sont présents en quantités plus limités :

  • Cuivre : 40 µg soit 4% du VNR ;
  • Fer : 0.1mg soit 0.7% du VNR ;
  • Iode : 10 µg soit 6% du VNR ;
  • Magnésium : 5.4 mg soit 1.44% du VNR ;
  • Manganèse : 0.07mg soit 3.5% du VNR ;
  • Phosphore : 28 mg soit 4% du VNR ;
  • Sélénium : 10 µg soit 18% du VNR ;
  • Zinc : 0.1mg soit 1% du VNR ;
  • Calcium : 13mg soit 1.7% du VNR ;
  • Chlorure : 21.8 mg soit 0.70% du VNR.

Il contient également des minéraux plus rares en faible quantité comme le bore, le nickel, le cobalt, le chrome, le molybdène et le fluor.

Il est à noter que la présence de cobalt, en plus des autres éléments, est très intéressante. Il aide en effet à la fixation de la vitamine B12 lorsqu'il est consommé avec des protéines animales. On en retrouve également, en plus faible quantités, dans certaines algues ou encore dans le miel. L'association protéines animales + oignon a une vertu antianémique efficace. Pour rappel, la vitamine B12, également appelée cobalamine, est une vitamine hydrosoluble essentielle au fonctionnement normal du cerveau, du système nerveux et à la formation du sang.

L'oignon contient également beaucoup d'anti oxydant qui vont lutter contre les radicaux libres qui lèsent nos chromosomes, nos cellules, nos membranes et provoquent un vieillissement de nos cellules et de notre corps.

Parmi ces antioxydants, on retrouve le sélénium, la vitamine C, les carotènes, les flavonoïdes et les flavanols, faisant partie des flavonoïdes, qui sont majoritairement présents dans les composites de l'oignon jaune cru (ils représentent 98,41 % des polyphénols totaux identifiés).

On retrouve également les acides hydroxy benzoïques qui représentent toutefois uniquement 1,59 %.

L'oignon jaune contient également de la quercétine très utile dans la lutte contre les allergies (voir https://florian-poupon-therapeute-en-medecine-traditionnelle-chinoise.webnode.fr/l/les-allergies-saisonnieres/).

Toutefois, ces antioxydants sont principalement concentrés dans les couches extérieures de l'oignon, souvent retirées lors de l'épluchage avec les pelures. Il est donc parfois intéressant d'utiliser ces parties en infusion ou en bouillon pour profiter de ses bienfaits.

Le bulbe de l'oignon contient des concentrations élevées de fructosanes (un sucre complexe), des glucides solubles dans l'eau qui constituent la réserve énergétique de l'oignon permettant la bonne conservation de la plante afin qu'elle repousse correctement.

La consommation des fructosanes régularise les bonnes bactéries de notre intestin et réduisent les mauvaises. Son absorption permet également de drainer les déchets du système digestif dus à une mauvaise transformation. Ils ont également de bon effet sur le foie et l'aide dans son fonctionnement ce qui permet de lutter contre le cholestérol, la tension artérielle…

Actions

Tonique digestif important

L'oignon à de nombreux effets positifs sur le corps. De saveur douce et piquante et de nature tiède, il est très bien équilibré pour tonifier et dynamiser le système digestif. Son potentiel d'action majeur est centré sur le système digestif mais certaines de ses actions lui offrent des possibilités plus larges en aidant à régulariser des mécanismes plus complexes.

Pour commencer, l'oignon est un produit qui tonifie le système digestif, bien que ces composés soufrés aient tendance à créer des gaz. Il sera particulièrement utile pour les personnes fatiguées et les personnes qui ont des difficultés de digestion et d'assimilation en général.

En le consommant cuit, il augmente la sécrétion des sucs gastriques, favorisant le potentiel de fonctionnement du système digestif : il régularise la circulation dans les intestins tout en développant la flore intestinale. De plus, il aide à dissoudre l'acide urique responsable des crises de gouttes, des douleurs articulaires, des calculs rénaux ou des lithiases biliaires.

Son potentiel digestif est notamment très efficace pour augmenter la digestibilité des légumineuses comme les lentilles, les céréales et les féculents.

La consommation régulière d'oignons peut également aider à régulariser les personnes sujettes aux diarrhées. Sa nature tonifiante et tiède le rend tout particulièrement adapté pour les personnes atteintes de diarrhées ou aux selles molles qui ne sont pas spécialement odorantes.

Selon son utilisation, l'oignon peut modifier son action sur le corps. En le consommant cru, il lutte contre l'hypertension artérielle, l'excès de cholestérol et de triglycérides ainsi que l'oxydation cellulaire grâce à ses antioxydants. Il va également favoriser la diurèse mais il est alors moins facilement digeste et peut plus facilement créer des ballonnements.

La cuisson va un peut diminuer l'efficacité de l'oignon dans ces domaines mais va le rendre plus tonique pour le système digestif et plus digeste. Malheureusement, la cuisson va faire perdre à l'oignon une grande partie de sa vitamine C.

Lutte contre l'hypertension et le cholestérol

Comme nous l'avons vue précédemment, l'oignon permet de lutter contre la tension. Il y a plusieurs types d'hypertension qui peuvent provenir de diverses mécaniques, mais l'oignon, en aidant à réguler plusieurs mécanismes à la fois, peut avoir une action plus globale.

Son effet diurétique potentialisé par la présence de fructosanes et d'une concentration importante de potassium va permettre de limiter la rétention de sel et de liquide et donc limiter les risques d'augmentation de la tension et chasser l'eau hors des cellules pour limiter les œdèmes.

Sa capacité à réduire les mucosités, à limiter le cholestérol et les triglycérides ainsi que son aspect tonique sur le système digestif (limite la création de mucosité à la source)va décharger l'organisme et en particulier le foie qui est, avec les intestins, responsable de la conversion du cholestérol LDL (mauvais cholestérol) en HDL (bon cholestérol).

Cette capacité va limiter le risque de formation de plaques d'athérome sur la paroi des artères. De plus, l'apport de quercétine et de ses métabolites présents dans l'oignon, comme démontré dans un grand nombre d'études chez l'animal et chez l'homme, qu'ils favorisent la dilatation des artères et la diminution de la pression sanguine chez des sujets hypertendus.

Son utilisation en quantité minimum permet également de retraiter, en complément de sport, les graisses bloquées dans l'organisme. Une alimentation à base d'oignons cuits à la vapeur favorisait une diminution du tissu adipeux corporel, notamment celui situé au niveau abdominal.

Lutte contre l'excès de sucre

Grâce à ses composés soufrés, l'oignon à la capacité de s'opposer à l'élévation excessive du sucre dans le sang rendant ainsi l'assimilation de celui-ci plus stable. Il est donc, de par cet effet et pas son action hypoglycémiante, tout indiqué pour les personnes diabétiques.

Infection pulmonaire et asthme

Grâce à la présence de quercétine et à son action antimucotique et expectorante, l'oignon est un aliment de premier choix dans le traitement des problèmes pulmonaires avec présence de glaires.

Son nature tiède et sa saveur piquante vont aider l'oignon à éliminer et évacuer les mucosités et donc les glaires accumulées au niveau pulmonaire. Des travaux expérimentaux ont montré que la quercétine présente dans l'oignon favorisait une diminution de l'inflammation des poumons et des voies respiratoires ainsi qu'un relâchement de la trachée. On peut donc également le conseiller en cas d'asthme, surtout s'il est provoqué par un encombrement de mucosités.

Fait étonnant, on peut montrer que la présence d'oignons dans les pièces d'une maison au moment d'une épidémie de grippe protège les occupants. On a pu retrouver les virus de grippe dans la chair de l'oignon ! Il agit ainsi comme un canalisateur de virus.

Des propriétés antibactériennes de l'huile essentielle d'oignon ont également été observées dans des modèles expérimentaux.

Protecteur cardio-vasculaire et cancer

L'agrégation des plaquettes sanguines est un important facteur de risque pouvant conduire à un infarctus ou un accident vasculaire cérébral. Diverses études montrent que les oignons, grâce à leurs composés soufrés, à la quercétine, à ses actions hypoglycémiante, antihypertensive, anti-athérosclérose et antioxydante ont des effets antiplaquettaires intéressants dans le cadre de la prévention des risques de thromboses et de maladies cardio-vasculaire.

De plus, les composés soufrés, la quercétine, et le fructosannes inhibent la prolifération des cellules cancéreuses. Plusieurs méta-analyses, dont certaines réalisées dans le cadre du rapport WCRF/AICR 2007 et de l'actualisation des données en 2015, ont montré une diminution du risque de cancer de l'estomac associée à une consommation élevée de légumes alliacés. Une revue très complète de la littérature réalisée en 2019 a, une nouvelle fois, mis en évidence l'intérêt bénéfique de l'oignon et des autres légumes alliacés dans le cadre de la prévention du cancer de l'estomac.

D'autres études ont montré que les extraits d'oignons pouvaient inhiber le processus de mutation cellulaire à l'origine des cancers, mais aussi éliminer la prolifération de cellules cancéreuses. Au même titre, l'ail, l'échalote, la ciboulette et la ciboule on également des effets équivalents.

Fait intéressant

Le plus souvent, le désagrément de couper des oignons, pleurer, est très désagréable et nous essayons d'éviter cela. Néanmoins, il intéressant de noter que les larmes produits lors de l'épluchure permettent de « laver » la couche épithéliale des yeux !

Contre-indications et précautions

  • L'allergie à l'oignon est due à l'allergène majeur : l'alliine lyase. Les manifestations vont de signes digestifs (nausées, vomissements, crampes à l'estomac) à un choc anaphylactique. Dans de très rares cas, les personnes intolérantes à l'oignon, qu'il soit cru ou cuit, souffrent le plus souvent de désordres intestinaux.

  • La nature tiède et dispersante de l'oignon contre indique sa consommation en période de fièvre. Il risquerait d'augmenter la problématique et de fatiguer le corps. Il est également déconseillé de le consommer ou de le couper en cas d'inflammation oculaire aiguë.

  • L'oignon cru est à éviter en cas de fatigue digestive. Sa consommation lorsqu'il est cuit ne pose pas de problème sauf en cas d'intolérance car c'est un stimulant digestif.

  • De manière générale il faut faire attention en cas de maladie dermatologique et notamment en cas de prurit (démangeaisons) la nature piquante et tiède de l'oignon peut les augmenter.

  • En cas d'hyperacidité gastrique, l'oignon peut être déconseillé. Bien que basique, sa nature piquante tant à maintenir l'hyper acidité en place et sa nature tiède ne favorise pas la désinflammation.

Quelques recettes pour le quotidiens

En sirop contre la toux

Ce sirop est à privilégier en cas de toux grasse avec expectoration ou lors d'une toux moins grasse mais avec besoin d'expectorer.

Émincez très finement 100 grammes d'oignons et faites bouillir dans 20 cl d'eau pendant 10 minutes. Filtrez et ajoutez 2 bonnes cuillerées à soupe de miel.

Mettez à nouveau sur le feu et laissez bouillir jusqu’à obtenir un sirop épais. Prenez-en 2 à 6 cuillerées à café par jour.

Ou bien : dans un saladier, mettez une couche de gros oignons épluchés et coupés en rondelles, une couche de sucre de canne roux, puis recommencez avec les oignons, le sucre...

Laissez macérer plusieurs heures, un sirop liquoreux apparaît. Prenez 3 à 4 cuillerées à soupe dans la journée.

En cas de coupure

Appliquer sur la blessure la fine pellicule qui sépare chaque couche de l'oignon, c'est un pansement antiseptique sans égal.

En cas de piqûre d'insecte et de guêpe

Il est également bon de noter que pour traiter les piqûres de guêpe ou d'insecte, on peut frotter la lésion pendant 2 minutes avec un oignon coupé en deux pour soulager la douleur (il est toujours bien de commencer au préalable par appliquer une source chaude (briquet, allumette ou autre) devant la piqûre sans se brûler : le venin de nombreux insectes ne résiste pas à la chaleur forte.

Contre la grippe

Dès les premiers signes (fatigue, courbature, fièvre...), préparez votre macération d'oignon :

Laissez tremper 2 oignons coupés en petits morceaux dans 1/2 litre d'eau pendant 2 ou 3 heures (ou toute une nuit) puis filtrez.

Prenez un verre après le déjeuner ou le dîner et un autre au moment de vous coucher. L'oignon contient une puissante huile essentielle à la fois antivirale et antiseptique.

En cas de panaris

A faire sans attendre, des que vous sentez pointer l'infection.

Placez un oignon dans une casserole avec un peu d'eau et faites frissonner sans bouillir. Retirez l'oignon de l'eau, ouvrez-le en deux et laissez-le légèrement tiédir.

Mettez le doigt à l'intérieur de l'oignon. Attendez une dizaine de minutes, puis désinfectez.

Recommencez l'opération 2 fois par jour, le matin et le soir, jusqu’à ce que le panaris ait mûri et soit percé.